Un nouvel ouvrage en ce début d’année 2006. Après le provocant mais lucide Epîtres à nos nouveaux maîtres, Alain Minc revient sur le devant de la scène, sinon littéraire du moins médiatique, avec le crépuscule des petits dieux.

Dans les Epîtres, Minc mettait en exergue le rôle joué par les nouveaux maîtres de la société que sont les communautaristes plus ou moins bien déguisés. Le Crépuscule nous annonce quant à lui la chute des élites actuelles -intellectuelles, politiques, affairistes- au profit d’élites “de notoriété” dont la renommée pourrait à elle seule camoufler un éventuel manque d’idées.

Nicolas Sarkozy et Olivier Besançenot sont annonciateurs de ces nouvelles élites de notoriété dans la politique, tant leur popularité prend racine dans le populisme en tant que courant de pensée ;ces nouvelles élites dont feront partie certains maîtres décrits dans les Epîtres, populaires dans le bon sens du terme et donc intouchables.

Minc est toujours juste dans son propos, qui est d’autant plus ciselé et crédible qu’il est lui-même une élite parmi les élites. Et même si on pourra lui reprocher parfois un certain manque d’optimisme, force est de reconnaître que la société française de 2006 n’affiche qu’un optimisme individuel tout relatif et qui contraste fortement avec le pessimisme collectif qui l’accompagne.

La parution de cet ouvrage à 1 an de la désignation des candidats à la prochaine élection présidentielle ne doit rien au hasard tant l’on sent en filigrane du Crépuscule le désarroi de Minc face au manque de solutions proposées par les candidats, qu’ils soient officiels ou officieux, pour 2007.